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Marketing

Interview Dynvibe : 3 grandes tendances de 2025 dévoilées grâce à la Social Intelligence

À l'occasion du Printemps des études 2024, Dynvibe a révélé 3 tendances marketing qui impacteront 2025. On fait le point avec Anne-Cécile Guillemot, cofondatrice de l'agence.

Quelles seront les grandes tendances marketing des prochains mois ? Et comment les marques peuvent-elles en tirer parti ? Pour répondre à ces interrogations fréquentes mais complexes, l’agence Dynvibe apporte son expertise en s’appuyant sur la social intelligence. Anne-Cécile Guillemot dévoile les trois grandes tendances identifiées par ses équipes. Interview.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu'est la social intelligence et en quoi elle transforme les stratégies des marques ?

Anne-Cécile Guillemot : La social intelligence consiste à analyser les données des réseaux sociaux pour décrypter les insights et nourrir les stratégies de marques. Cette data chaude et internationale, collectée en temps réel, permet de détecter les signaux faibles et d’offrir un angle d’analyse pour identifier leur potentiel à devenir des shifts de consommation. Notre métier consiste donc à mettre de l’humain sur la data afin d’en sortir des insights stratégiques pour les marques.

En analysant les signaux faibles, comment aidez-vous les marques à anticiper les tendances et à rester compétitives ?

A.C. Guillemot : Les réseaux sociaux ont donné du pouvoir aux consommateurs. Analyser ces datas permet de redonner du pouvoir aux marques en leur permettant de s’adapter rapidement aux évolutions de leur marché. Nous sommes une vigie qui observe et détecte les signaux annonciateurs d’évolution et de tendances.

Tendance n°1 : Les réseaux sociaux, une sphère d’influence et de confiance

Lors du Printemps des Études, vous avez mis en avant trois grandes tendances qui marqueront 2025. La première porte sur l'évolution des réseaux sociaux en tant que sphères d'influence et de confiance. Quels changements observez-vous ?

A.C. Guillemot : Depuis 2016-2017, les marques ont massivement investi dans des partenariats avec des influenceurs à forte notoriété et se sont lancées dans des stratégies parfois excessives, ce qui a conduit au phénomène de l’influencer fatigue. Un excès de collaborations qui a également fini par saturer les audiences. Par ailleurs, la loi encadrant l’influence commerciale a sensibilisé les consommateurs, désormais plus critiques et vigilants. En matière de marketing d’influence, les entreprises ne se contentent plus de viser la visibilité. Elles recherchent des données plus approfondies et des retombées durables. C’est ainsi que les campagnes opportunistes uniquement axées sur le reach — souvent qualifiées de vanity ROI — et ne créant pas de valeur à long terme cèdent leur place à des approches plus pérennes. Au-delà, l’augmentation des tarifs des influenceurs, conjuguée aux contraintes budgétaires, pousse les marques à miser sur la qualité plutôt que sur la quantité.

Autant de changements qui conduisent à une évolution des profils d’influenceurs dominants. Depuis 2020, les créateurs lifestyle perdent du terrain au profit des key opinion leaders ou changemakers, comme nous les appelons chez Dynvibe. Ces derniers, qu’ils soient experts ou professionnels, utilisent les réseaux sociaux pour partager leur savoir et leurs connaissances. Par exemple, dans le domaine des cosmétiques, les skinfluenceurs analysent les formulations des produits et proposent des routines innovantes. Si ces profils sont désormais prisés par les marques, notons qu’ils ne se prêtent pas aux collaborations classiques. En effet, leur crédibilité repose sur leur expertise et leur objectivité, qui constituent leur principal atout. Les marques doivent donc proposer des offres alignées avec leurs valeurs pour espérer les séduire.

Autre tendance forte que nos analyses ont révélée : la montée en puissance des ambassadeurs de marque. C’est le cas, par exemple, de Pharrell Williams, nommé directeur artistique chez Louis Vuitton. Ces partenariats s’inscrivent dans une logique de long terme, soutenue par des initiatives régulières et des projets de co-création.

Tendance n°2 : « Less is more » : des consommateurs en quête de simplicité et d’efficacité

La simplification et l'efficacité semblent être des attentes fortes des consommateurs aujourd'hui. Un an après la loi sur les «  influvoleurs », quels comportements émergent ?

A.C. Guillemot : Nous observons un mouvement global de rationalisation dans les comportements de consommation, tant au niveau individuel que professionnel. Ce phénomène de « déconsommation » résulte de facteurs comme la durabilité ou l’inflation. Sur TikTok, la tendance appelée Underconsumption core met en avant la réutilisation des objets existants. Ce type de contenu ne cherche pas à être esthétique, mais à refléter des valeurs. Une démarche qui séduit particulièrement les jeunes, notamment les moins de 24 ans, qui n’hésitent pas à être très critiques envers les influenceurs qui continuent à promouvoir l’hyper-consommation. C’est le cas par exemple de l’influenceuse Danae Bessin qui a suscité un tollé après la publication d’une vidéo montrant son dressing envahi de vêtements. Son apparent détachement face à une telle accumulation a choqué de nombreux abonnés, qui se sont interrogés sur la pertinence en 2024 de cette consommation excessive. Ce cas illustre le fossé croissant entre les attentes des consommateurs et les influenceurs, souvent accusés d’être déconnectés des réalités économiques et environnementales.

Parmi les autres signaux repérés : la popularité croissante des produits jugés unsexy. Portée notamment par les skinfluenceurs, cette tendance valorise l’efficacité des produits plutôt que leur apparence. Des marques comme Vaseline, Neutrogena ou encore Cetaphil, connues pour leur simplicité et leur polyvalence, gagnent en popularité. Ces produits efficaces et multifonctionnels résonnent avec l’aspiration au minimalisme, rendant leur simplicité désirable.

Tendance n°3 : « Love Brand » : l’authenticité et l’impact au cœur des stratégies des marques

Les « love brands » redéfinissent leur relation avec leurs clients. Qu'est-ce qui change dans les stratégies pour renforcer l'authenticité et l'impact ?

A.C. Guillemot : Nous assistons à une redéfinition des codes des love brands, portée par l’émergence de nouvelles marques digitales ultra-spécialisées, les DNVB (Digital Native Vertical Brands). Ces entreprises répondent à des besoins souvent négligés par les acteurs traditionnels, notamment dans le secteur du femcare. C’est le cas d’Ovira, marque créée par une jeune femme souffrant d’endométriose, qui a conçu un produit pour soulager ses symptômes. Les DNVB se développent dans tous les domaines, sans obstacles à l’entrée. Leur premier facteur de succès réside dans l’engagement des fondateurs, qui deviennent leurs premiers clients et ambassadeurs. Leur second atout est leur capacité à fédérer une communauté autour de problématiques communes. Une proximité entre la marque et ses clients nouvelle. Enfin, ces marques adoptent des stratégies de communication sans tabous, en rupture avec les campagnes traditionnelles. Elles osent aborder des sujets sensibles tels que la ménopause ou les problèmes d’érection, ce qui leur permet de créer un lien authentique avec leurs consommateurs.

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