Le compte à rebours continue. Mais il s’allonge. TikTok vient d’obtenir un nouveau délai de 75 jours pour se plier à la loi américaine qui exige la vente de ses opérations US. L’administration a validé cette extension dans le cadre du “Protecting Americans From Foreign Adversary Controlled Applications Act”, voté en mars dernier.
Objectif affiché : permettre aux discussions de se poursuivre sans retirer la menace d’interdiction.
La loi américaine impose un choix radical à ByteDance
L’idée est simple : ByteDance, maison-mère chinoise de TikTok, doit vendre l’app à un acteur américain validé par Washington. Sinon, TikTok sera banni des magasins d’apps et des services d’hébergement aux États-Unis.
La première deadline, fixée au 19 avril 2025, a donc été repoussée de 75 jours. Et même si aucune vente n’est conclue d’ici là, ByteDance aura ensuite 6 mois pour finaliser la transaction.
Mais attention : passé ce délai, TikTok disparaît purement et simplement du territoire américain. Plus d’accès. Plus de mise à jour. Fin de l’histoire sauf pour ceux qui trouvent des moyens détournés.
Pourquoi cette extension ne change rien (ou presque)
Officiellement, cette extension doit permettre à ByteDance de négocier un accord de vente. Mais dans les faits, le flou reste total.
ByteDance refuse toujours l’idée d’une vente forcée. De son côté, le gouvernement américain maintient que l’app représente une menace pour la sécurité nationale. Et aucun repreneur ne s’est publiquement positionné depuis les dernières annonces.
TikTok, de son côté, continue de marteler qu’il n’a jamais partagé de données avec le gouvernement chinois. Mais les autorités américaines n’en démordent pas : le simple fait que l’app soit contrôlée par une entreprise chinoise pose problème.
170 millions d’utilisateurs américains concernés
TikTok reste l’une des plateformes les plus actives aux États-Unis, en particulier chez les 18-30 ans. Une interdiction aurait un impact direct sur des milliers de créateurs et d’entreprises qui l’utilisent comme canal principal pour faire du business ou construire une communauté.
Pour eux, ce délai est un sursis mais pas une garantie. Et beaucoup commencent déjà à renforcer leur présence ailleurs : Instagram Reels, YouTube Shorts, voire des plateformes alternatives émergentes.
Un dossier à suivre semaine après semaine
La prolongation du délai ne règle rien. Elle repousse simplement une décision explosive.
Ce qui est en jeu ici, ce n’est pas juste une appli populaire. C’est un affrontement technopolitique entre deux puissances. Et au milieu, des millions d’utilisateurs et de marques qui avancent à l’aveugle.