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Meta abandonne le fact checking : un recul dans la lutte contre la désinformation

Marck Zuckerberg vient d'annoncer un virage à 180 degrés dans la politique de Meta sur le fact checking. Pourquoi c'est inquiétant ? Explications.

Meta, société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, vient d’annoncer un tournant stratégique dans sa politique de modération des contenus. En mettant fin à son programme de vérification des faits par des tiers, l’entreprise amorce une nouvelle phase dans sa gestion de la liberté d’expression en ligne.

Cette décision, présentée par Joel Kaplan, le nouveau directeur des affaires mondiales de Meta, dans un article intitulé « Plus de discours, moins d'erreurs » et annoncée par Mark Zuckerbeg dans une vidéo, marque un changement d’orientation qui pourrait avoir des répercussions significatives. Selon le patron de Meta : "les fact-checkers ont été trop orientés politiquement et ont plus participé à réduire la confiance qu’ils ne l’ont améliorée, en particulier aux États-Unis".

Une décision saluée par Elon musk.

La fin du fact checking : une stratégie à haut risque

Meta remplace son système de vérification par des tiers par un modèle communautaire inspiré des Community Notes, déjà utilisé sur des plateformes comme X (anciennement Twitter). En levant certaines restrictions sur les contenus controversés et en encourageant les utilisateurs à personnaliser leurs flux, Meta se positionne comme un acteur moins interventionniste. Kaplan justifie ces choix en soulignant que les politiques actuelles ont souvent limité le débat politique légitime et censuré du contenu de manière excessive. Il estime qu'entre 10 et 20 % des suppressions de contenus effectuées par Meta étaient des erreurs.

Cette décision intervient dans un contexte politique sensible, à l’approche d’un nouveau mandat présidentiel aux États-Unis, et reflète une volonté manifeste de s’aligner sur une vision élargie de la liberté d’expression. Le groupe a prévu de revoir et "simplifier" ses règles concernant les contenus sur ses plateformes et "abolir un certain nombre de limites concernant des sujets tels que l’immigration et le genre, qui ne sont plus dans les discours dominants".

Cependant, les critiques ne manquent pas. Selon une étude menée par l’université de Stanford, près de 62 % des Américains considèrent que les plateformes sociales jouent un rôle clé dans la propagation de désinformations, ce qui soulève des questions sur les conséquences d’un assouplissement des politiques de modération.

Vers un repositionnement politique et stratégique

Ce changement pourrait avoir des implications profondes. L'abandon des garde-fous sur la désinformation pourrait affecter la perception des marques associées à ces plateformes. Selon un rapport de Deloitte, 78 % des consommateurs affirment qu'ils cesseraient d’interagir avec une marque si elle était perçue comme complice de la propagation de fausses informations. Les annonceurs devront donc redoubler de vigilance.

Le choix de déplacer les équipes de politique de contenu de la Californie au Texas traduit également un effort pour refléter une diversité d’opinions dans les prises de décision. Cela s’inscrit dans une stratégie plus large visant à améliorer les relations avec l'administration actuelle. Le remplacement de Nick Clegg par Joel Kaplan, connu pour ses liens avec les cercles conservateurs, illustre cette nouvelle orientation. Cependant, cette transition soulève des interrogations sur la durabilité de cette posture. Le Conseil de surveillance de Meta, souvent critiqué pour son inefficacité, a salué ces initiatives tout en demandant des garanties pour protéger la liberté d’expression sans compromettre la confiance des utilisateurs.

Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l’impact de ces nouvelles politiques. Les professionnels du secteur devront non seulement adapter leurs stratégies, mais aussi surveiller attentivement l’évolution de la perception publique face à cette nouvelle ère de la modération. Plus que jamais, l’alignement entre liberté d’expression et responsabilité sociale sera au cœur des débats.

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