Consommation responsable : les français adaptent leur mode de vie

En 2024, les consommateurs comprennent que leur avenir est lié à celui de la préservation de nos ressources, naturelles comme humaines, et que s’ils ne changent pas leurs habitudes de consommation d’une manière (« consommer mieux ») ou d’une autre (« consommer moins »), notre société se retrouvera rapidement dans une impasse.

Le baromètre consommation responsable GreenFlex - ADEME crée en 2004, constate, année après année, que les consommateurs somment les marques de se transformer : transformer leurs modèles d’affaires pour ne pas être uniquement dans la recherche de profit, transformer leur offre pour intégrer des critères de durabilité sur l’ensemble de leur chaîne de valeur, transformer leur communication pour cesser de promouvoir la sur-consommation. Retour sur les principaux changements observés.

Consommation responsable : un engagement individuel croissant

La crise climatique suscite des inquiétudes croissantes et appelle non seulement à une adaptation de nos modes de vie et de consommation, mais aussi à repenser collectivement notre société. Ainsi, pour 4 Français sur 5, la crise climatique oblige à revoir nos modes de vie et de consommation.

Le baromètre montre que cette implication plus systémique est notamment portée par des convictions de plus en plus motrices de changement d'habitude et par une conscience accrue de la chaine de valeur.

Toutefois, l'enquête révèle que la norme sociale reste encore forte, puisque offrir un cadeau d’occasion à un proche, par exemple, n'est pas envisageable pour près de 1 Français sur 3.

Production responsable : un tournant pour les marques

Selon le baromètre, en 20 ans, le niveau de confiance envers les entreprises et leurs pratiques environnementales aurait chuté de plus de 20 % (58 % en 2004 contre 36 % en 2024).

Et en cas de mauvaises pratiques, les consommateurs n'hésitent pas à faire pression, puisque 28 % d'entre eux avouent participer régulièrement à des pétitions pour dénoncer les entreprises ou marques qui agissent à l'encontre du respect de l'environnement, des droits humains, de la santé du consommateur... C'est 3 fois plus qu'en 2017, où ils étaient 10 %.

Au-delà de la publicité trop présente et des incitations répétées à la surconsommation, les consommateurs attendent des entreprises qu'elles fassent évoluer leurs offres. Pour 63 % des personnes interrogées, ce n'est pas la publicité le problème, mais les produits proposés. Le baromètre révèle également que les consommateurs restent optimistes. Une grande majorité estimant qu'il est possible de conjuguer production responsable et profit (67 % en 2004 contre 72 % en 2024).

Toutefois, les consommateurs distinguent pérennité économique et croissance et ils sont 79 % à appeler les marques à revoir leur modèle économique.

Durabilité des entreprises : les consommateurs en appellent aux pouvoirs publics

Conscients que la sobriété est nécessaire tant pour les entreprises qu'au niveau individuel, les consommateurs plébiscitent davantage de réglementation. Ainsi, ils sont 82 % à estimer que les gouvernements devraient contraindre les entreprises à produire dans le respect de l'environnement et des travailleurs. Pour 75 % d’entre eux, l'État devrait interdire la publicité pour les produits néfastes pour l'environnement et la santé. "Gageons que plus les entreprises et les marques peineront à intégrer ces sujets au cœur même de leur ADN, plus la réponse des pouvoirs publics se devra d’être forte. Les marques devront ainsi avoir le courage, enfin, de renoncer à toujours être dans la surenchère (plus de parts de marchés, de voix, d’estomac…) pour se concentrer sur le vrai sujet : concilier pérennité économique et respect de l’environnement et des travailleurs ; nous sommes toutes, les piliers du développement durable depuis... bien plus de 20 ans." indique Laure Blondel, directrice conseil Marques, produits et consommation responsable chez GreenFlex.